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Red Flag : Changer de boîte ou pas ?

Que l’on soit, jeune diplômé (ou moins jeune), déjà salarié et slasheur, nous avons tous à un moment donné, l’envie d’aller voir ailleurs côté boulot. Problème de management avec le N+1, incohérence dans l’attribution des missions, absence de possibilité d’évolution… Avec une envie de démissionner pour passer la vitesse supérieure côté carrière. Pour rester bref, les raisons sont multiples et surtout propres à chacun. Pour vous permettre de prendre une décision et de sonder le marché du travail, je vous propose quelques conseils tirés de mon expérience professionnelle pour bien vous structurer dans votre démarche.

1 – Faire son petit bilan des + et des – de son poste actuel et de son entreprise

Avant de commencer à faire le tour des petites annonces, et surtout avant de faire jouer son réseau, il faut faire le point sur son poste, sa carrière et l’entreprise qui vous emploie. Rien de plus simple, une feuille, un stylo et deux colonnes.

  • Les + : avantages du poste, relation avec les collègues et la hiérarchie, formation, horaires, salaire… Oui, la liste est longue. Il faut juste les lister avec une ligne, une information.
  • Les – : désavantages du poste, relation avec les collègues et la hiérarchie, formation, horaires, salaire… 

Cet exercice se fait en moins de 5 minutes montre en main ! Pas besoin de tout lister, juste de piocher dans ce qui ressort le plus dans votre expérience professionnelle. Si vous obtenez plus de points négatifs que positifs, n’hésitez plus à mettre à jour votre CV pour postuler dès maintenant. 

Gardez aussi en tête que dans certains cas où les entreprises n’ont pas de grille salariale clairement définie (voire absente), partir peut être la seule solution pour obtenir un meilleur salaire et une évolution significative.

Savoir où chercher une nouvelle entreprise pour un nouveau poste !

Il n’y a pas spécialement de difficulté sur cette partie-là. Je conseille juste à ceux qui n’ont pas encore de profil Linkedin d’en créer un avant de passer aux choses sérieuses. Ce réseau est une mine d’informations pour beaucoup d’entreprises. Vous pouvez y renseigner votre CV en complétant les descriptions de manière plus aisée qu’avec un CV papier d’une page. 

Vous pourrez aussi activer votre réseau et surtout surveiller les nouvelles offres d’emploi qui vous correspondraient. En complément, Indeed est aussi un site où l’on peut créer des alertes sur des mots-clefs de poste ou directement des entreprises. 

Pour les postes plus spécialisés, vous trouverez votre bonheur sur des sites spécialisés comme HelloWork ou Welcom to the Jungle.

Ne pas oublier son réseau …

Car oui, savoir signaler aux personnes qui nous entourent (amis, voisins, copains sportifs…) peut vous aider dans votre recherche. 

2 – Repérer les Red Flags des postes à pourvoir

Vous savez, ces petits drapeaux rouges qui peuvent s’agiter dans votre tête quand vous passez un entretien ou que vous consultez une offre d’emploi. Il s’agit de signaux, que l’on perçoit plus ou moins instinctivement, et pour lesquels, nous avons parfois dû mal à verbaliser. 

Cela peut paraître anodin, mais les mentions de “vivre une expérience humaine de l’intérieur avec une équipe dynamique se réunissant tous les midis autour d’une partie de babyfoot…” ne remplacera pas un salaire correct, des missions intéressantes et des horaires clairement définis. 

De même profil junior accepté sur un poste demandant 3 à 5 d’expérience peut faire grincer quelques dents…

1er étape : bien lire l’annonce de l’offre d’emploi

C’est souvent le premier contact que l’on a avec l’employeur. Le ton utilisé, son moyen de diffusion et sa revendication sur sa page officielle Linkedin peuvent vous apporter certaines informations en vous donnant une impression plus ou moins bonne de l’entreprise. Certains red flags peuvent vous faire perdre du temps en déplacement et entretien, pour qu’au final, vous découvrez que l’offre d’emploi ne correspond pas à vos attentes.

Pour ma part, voici le top 5 des red flags identifiés :

  • Red Flag 1 : Absence d’information sur la rémunération ! Que l’entreprise soit dans le domaine du sport et emploi des termes comme “combativité”, n’oubliez jamais que vous êtes un « mercenaire qualifié » et que vous demandez un salaire. Idem pour “entrer dans la famille” que l’on retrouve rapidement sur les annonces. Il s’agit d’une relation sous contrat.
  • Red Flag 2 : Les avis sur l’entreprise (côté service client et côté salarié). Des notes négatives, y compris sur le service client peuvent traduire d’un problème sur le produit ou service proposé. Un problème qui pourrait possiblement impacter le poste que vous visez, sans pour autant avoir le pouvoir d’y changer quelque chose en interne.
  • Red Flag 3 : Vérifier le turn-over de la société. Suite à un changement de direction, de manager ou de politique managériale, vous pouvez rapidement vous retrouver face à des équipes jeunes et parfois encore inexpérimentées. En l’absence de passation ou de programme de formation interne, vous allez peut-être vous heurter à quelques difficultés imprévues. Pour ce faire, il suffit de vérifier le nombre d’annonces publiées ces derniers mois et de regarder les publications “Cher réseau, je pars …” sur Linkedin. 
  • Red Flag 4 : La mention ASAP : pour presser le candidat mais qui au final, peut être quelqu’un en poste qui a également un préavis. Cela peut traduire d’un besoin qui n’a pas été détecté à temps par l’entreprise, où un turn-over élevé.
  • Red Flag 5 : Trop de domaines de compétences mobilisés sur un seul poste, que l’on rencontre généralement sur des profils slasheurs. Webmaster / Graphiste / Rédacteur Web / Traffic Manager, avec une appétence pour la comptabilité, la logistique et l’accueil du public. Ok, là cela fait beaucoup pour une seule personne, sachant que même avec un peu de polyvalence on peut coupler deux profils, il ne faut pas non plus oublier qu’une journée ne fera toujours que 24h. Pour le tarif proposé, en général l’entreprise ne cherche plus un mouton à 5 pattes mais une licorne à crinière arc-en-ciel option paillettes. 

2nd étape : contact téléphonique et entretien

Et là, c’est du feeling ! Soyez naturel pour voir où le premier contact téléphonique vous mènera. Vous pouvez déjà commencer à poser des questions sur le contexte du poste, pour savoir s’il s’agit d’une création de poste ou d’un départ volontaire (ou involontaire).

Pour l’entretien, voici les principaux éléments qui doivent vous alerter, même si ces pratiques restent marginales, j’en déjà eu la malchance d’y être confrontée.

  • Devoir préparer un projet en amont : alors qu’il ne s’agit pas d’un test technique ni un partiel ! Vous devez vous présenter et présenter votre travail. Il est possible de présenter un portfolio mais en aucun cas vous ne devez travailler sur une “étude de cas” donnée par le recruteur. En cas de recrutement avec une phase de test, cela devra se faire en fin de processus de recrutement, uniquement pour les candidats arrivant sur la short-list. Attention particulière aux graphistes et communicants, car les créations et propositions de stratégies peuvent aussi rapidement être reprises en interne) Témoignage sur Le Monde
  • Le comportement du recruteur : retard, réponse vague ou tout simplement une personne qui est mal à l’aise face à vos questions peut vous signaler que les compétences du poste ne sont pas forcément maîtrisées en interne, ou tout simplement qu’il y a un turn-over élevé pour X ou Y raisons.
  • Des questions (trop) personnelles… Quid de la situation familiale quand pour les candidates, de savoir quand on prévoit d’avoir un enfant (oui ça existe encore). Pour moi c’est du vécu, et d’un autre côté, je suis contente de ne pas avoir eu le manageur qui m’a posé ces questions en n+1.
  • La durée du recrutement trop rapide qui ne prend pas en compte que les candidats en poste ont un préavis sur leur contrat actuel, pour “si vous êtes pris à l’entretien, vous embauchez demain”. A l’inverse, un délai de processus trop long, qui vous fera perdre votre motivation et le fil de votre candidature.
  • Trop de monde présent à l’entretien : cela peut vouloir dire que de nombreuses parties prenantes sont intéressées, voire impactées par le poste. Si le poste concerne un travail d’employé, cela peut traduire d’une incohérence du poste sur l’organigramme, avec son lot d’ordres contradictoires qui peuvent s’en suivre, des missions trop larges et peut-être un besoin de recrutement mal défini. Il est possible qu’une seule personne ne soit pas suffisante pour répondre à tous ces interlocuteurs. Ce point peut rejoindre un des red flags côté annonce “ Trop de domaines de compétences mobilisés”.

Faites confiance à votre instinct lors des échanges. Cette partie est moins analytique que la lecture des annonces de postes à pourvoir mais elle reste déterminante. Sans avoir à vendre votre âme pour cette entreprise, vous allez quand même y passer un certain temps de votre vie. Il est donc important de ne pas rester sur un malaise détecté dès les entretiens. Si quelque chose vous dérange, n’hésitez pas à demander des explications. Vous pourrez ainsi mesurer la transparence du recruteur en fonction de ses réponses.

3 Candidater malgré les Red Flags

Chaque situation est différente. Si on recherche un poste rapidement, il est possible de continuer à sourire pendant tout le processus de recrutement pour décrocher le poste. Prendre conscience des problèmes que l’on peut rencontrer vous permettra d’assurer votre négociation salariale.

Par exemple, sur des postes à faible rémunération et avec une faible possibilité d’évolution, il vous est possible, sous condition, de négocier la carte de la micro-entreprise. Voici deux cas de figure pour l’exemple : 

Vous êtes déjà freelance et vous souhaitez entrer dans une entreprise côté salarié. Si le salaire est plus bas que la moyenne du marché et de vos prétentions salariales, conserver votre activité de freelance comme filet de sécurité ! Le recruteur doit savoir rester assez ouvert pour comprendre votre demande. Si le refus est catégorique sans que vous n’ayez la possibilité d’échanger avec votre interlocuteur sur ce point, ce sera malheureusement un nouveau drapeau rouge. 

D’une manière générale, avant la signature d’un CDI, je recommande de conserver votre activité jusqu’à la fin de votre période d’essai. 

Vous n’êtes pas freelance et vous souhaitez entrer dans une entreprise côté salarié. Si le salaire est plus bas que la moyenne du marché et de vos prétentions salariales, demander l’autorisation de monter votre activité freelance, quitte à passer sur une semaine répartie sur 4,5 jours ou de revoir le calcul du salaire par rapport à la moyenne nationale sur votre poste. 

Dans tous les cas, gardez l’esprit ouvert ainsi que vos alertes emplois sur les réseaux. Vous serez ainsi averti très rapidement dès qu’une meilleure opportunité s’offrira à vous.

Pour conclure

La recherche d’une entreprise qui pourra vous accueillir est une mission à part entière qui prend du temps. Pour autant, ce n’est pas non plus un mariage, donc il vous est possible de changer d’avis, de négocier et de repartir à la recherche de votre nouveau poste. Gardez aussi en tête le délai de votre préavis de départ. Il est confortable de chercher un nouvel emploi quand on est en poste, mais il faut bien présenter cette variable à votre futur employeur, en particulier quand vous n’avez pas encore posé votre démission.

Pour votre réputation, n’oubliez pas les bonnes pratiques côté candidat (tenue professionnelle et adaptée, être à l’heure, prendre des informations sur l’entreprise et le poste). Restez serein pendant les entretiens et de relancer si vous n’avez pas de réponse après un premier contact ou suite à un entretien.

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